Changeons de système, pas de climat. Dossier
82
31 p.
juin 2023
P 280 w
30319
Quand on pense « transition écologique et environnementale », le discours et les représentations qui l'accompagnent basculent invariablement sur : l'évolution des comportements individuels en matière de consommation (tels que le zéro-déchet, le local bio-de saison…), les investissements énergétiques (comme les panneaux photovoltaïques et l'isolation de son logement) ou encore le changement dans les moyens privés de déplacement (à savoir la voiture hybride ou électrique, la trottinette et j'en passe). OUI MAIS… la note est salée ! Ces achats et installations représentent un coût élevé pour l'individu qui, la majeure partie du temps, ne percevra le retour sur investissement que des années plus tard. Au-delà du coût financier à charge des individus, la plupart des adaptations requises (de comportement ou d'équipement) sont également profondément élitistes et donc excluantes. Qui peut, aujourd'hui, après avoir fait ses courses alimentaires à la ferme en vélo électrique, confectionner sa crème de jour maison en sirotant un jus fait avec les fruits de son verger ? Quelles sont les alternatives possibles pour celles et ceux qui ne peuvent pas s'inscrire dans ces pratiques (entendez « les mauvais et méchants pauvres ») ?
Notre Mouvement, à travers ce dossier et plus largement via ces actions de plaidoyer, se positionne fermement contre les discours qui tendent à responsabiliser et culpabiliser les citoyen·ne·s. Il convient, selon nous, de replacer le curseur en faveur d'un Etat social fort, protecteur et régulateur. C'est le système dans son ensemble qu'il faut changer, et non les citoyen·ne·s isolément de manière stigmatisée et discriminée.
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