Il est difficile de parler de l'autisme avec sérénité. Lui consacrer un dossier de plus de 30 pages, en interrogeant l'ensemble des acteurs intéressés : parents, médecins, chercheurs, personnes autistes elles mêmes, c'est prendre le risque d'être pris à partie par les uns ou les autres. On peut le comprendre, tant les dimensions – scientifiques, sociétales, émotionnelles – que ce sujet met en jeu sont complexes, tant les enfants concernés et leurs parents vivent des parcours insensés, tant les débats qu'il a suscités en France ont été enflammés, laissant des traces impossibles à effacer. Mais les journalistes ne sont pas des juges de paix auxquels il appartiendrait d'établir une vérité, unique et absolue, là où des spécialistes qui ont consacré leur vie entière à cette question avouent leur propre incertitude. Nous relevons malgré tout le défi de proposer ce dossier car la compréhension de l'autisme avance, la recherche progresse, l'accompagnement précoce se développe, la société s'adapte. Même s'il reste beaucoup à faire, c'est aussi et surtout cela que nous avons souhaité mettre en lumière.[-]

La créativité de genre chez l'enfant peut entraîner de profonds bouleversements au sein des familles, mais les défis auxquels font face les parents sont encore méconnus. En raison de l'impact des parents sur le parcours d'affirmation de l'enfant, l'objectif de cet article est d'outiller les personnes travaillant en clinique auprès de familles de jeunes enfants exprimant une créativité de genre. Nous avons ainsi réalisé des entrevues semi-dirigées avec sept mères et un couple hétérosexuel. Leurs enfants étaient âgé·es de 4 à 10 ans. Les entrevues ont été analysées à l'aide de l'approche interprétative phénoménologique (IPA). Les défis relevés se déclinent en trois axes : (1) déséquilibre dans le partage des responsabilités et des charges parentales ; (2) divergences dans les attitudes à l'égard de la créativité de genre ; (3) changements dans la dynamique familiale. Les clinicien·nes doivent être au fait de ces défis afin d'adapter leurs interventions aux besoins de ces familles, notamment en portant une attention particulière au partage inéquitable des responsabilités au sein des couples parentaux, aux différences dans l'acceptation de la créativité de genre de l'enfant et à leurs répercussions sur la dynamique familiale et sur l'enfant.[-]

L'éducation à la sexualité des jeunes demeure un enjeu crucial, pour lutter contre le sexisme et les violences sexuelles mais aussi pour donner à chacun les clés d'une vie affective, relationnelle et sexuelle épanouie. Ce numéro de La santé en action s'attache à montrer comment l'éducation à la sexualité n'est plus aujourd'hui seulement fondée sur la prévention des risques ; elle s'inscrit dans une vision globale de la santé et du bien-être. Cette nouvelle approche, positive, encadrée par les recommandations internationales de l'Unesco, fait la part belle à l'apprentissage du rapport au corps et de l'intimité ainsi qu'à la communication autour des émotions, au respect de soi et des autres, etc. Dès lors, une éducation " complète " à la sexualité, progressive et adaptée à tous les âges, nécessite de la pluridisciplinarité dans les interventions, à l'école et en dehors. C'est un changement pour les acteurs qu'il faut accompagner.[-]

L'objectif de cet ouvrage est de fournir des informations détaillées concernant les enjeux de santé mentale spécifiques aux personnes intersexes*, ainsi que des conseils sur l'accompagnement et la prise en charge appropriés. Il aborde divers thèmes, notamment le psychotraumatisme, les comportements à risque, la prise en charge des douleurs chroniques, le rapport au corps et à la sexualité, la dissociation, le deuil et la perte, ainsi que les effets sociaux sur les relations. [-]

Comment concilier l'approche centrée sur la personne et l'analyse féministe des violences pour accompagner les personnes victimes vers l'émancipation en tant que conseillère conjugale et familiale en fin de formation ? Comment peut-on aider les personnes à reconnaître les facteurs de genre qui contribuent aux violences qu'elles subissent, tout en respectant leur propre rythme et leurs choix en matière de sécurité et de bien-être ? Quels sont les outils et les compétences nécessaires pour intégrer ces deux approches dans la pratique professionnelle et pour aider les personnes à développer leur pouvoir d'agir et leur autonomie ? Pour concilier ces deux approches de manière cohérente et équilibrée, j'ai décidé de m'appuyer sur des entretiens avec des professionnelles du domaine, dont des formatrices au conseil conjugal et familial ayant une approche féministe. La première partie sera consacrée à la présentation de l'approche centrée sur la personne et de l'analyse féministe des violences. Je mettrai en évidence la tension qui peut exister entre elles. Dans la deuxième partie, je présenterai les résultats de mes entretiens avec des professionnelles expérimenté.es en matière de violences, qui auront pour objectif de répondre aux questions suivantes : Comment concilier ces deux approches pour accompagner les personnes victimes vers l'émancipation ? Quels sont les outils et les compétences nécessaires pour intégrer ces deux approches dans la pratique professionnelle ? Comment peut-on aider les personnes à reconnaître les facteurs de genre qui contribuent aux violences qu'elles subissent, tout en respectant leur propre rythme et leurs choix en matière de sécurité et de bien-être ? Enfin, dans la troisième partie, je vais utiliser les enseignements de ces entretiens pour adapter ma propre pratique professionnelle, pour accompagner les personnes dans leur cheminement vers l'émancipation tout en prenant en compte les dimensions structurelles et systémiques des violences.[-]

En tant que conseillères conjugales et familiales, nous avons parmi nos missions la mise en oeuvre d'un accompagnement auprès des personnes victimes de violences, qu'elles soient intrafamiliales, sexistes ou sexuelles. En écho à une situation rencontrée lorsque j'accompagnais des personnes en demande d'asile, j'ai souhaité interroger dans cet écrit la construction
sociale et culturelle du concept de victime. Si les personnes en demande d'asile sont victimisées dans leur pays d'origine, au cours de leur migration et/ou dans leur pays d'accueil, le regard du professionnel sur la souffrance qui en découle, voire le psychotraumatisme, est influencé par un imaginaire victimaire collectif propre à notre société.[-]

Cet écrit s'intéresse aux violences / maltraitances gynécologiques dans différents contextes en santé sexuelle et aux luttes menées jusqu'alors pour identifier, prévenir et dénoncer ces violences. En s'appuyant sur des entretiens et des observations au Planning Familial 13, il s'agit d'aller interroger la place que peut prendre la réduction de ces violences / maltraitances dans la pratique d'une Conseillère Conjugale et Familiale dans le cadre d'un centre de santé sexuelle.[-]

Cet écrit de fin de formation vise à montrer dans quelle mesure la question des enfants victimes de violences conjugales peut être prise en compte dans le métier de CCF. Dans un premier temps, il présente le problème des enfants victimes de violences conjugales et la mise en évidence du statut de l'enfant qui se trouve dans cette situation depuis que l'ampleur de ce phénomène a été révélée. Il traite ensuite de la manière dont peut être abordé ce sujet en entretien individuel de femmes victimes à travers mon expérience et l'analyse d'un questionnaire adressé aux CCF. Les freins auxquels ces dernières sont confrontées y sont ainsi abordés. Ce travail se termine par des propositions d'outils de prévention des violences auprès des enfants et des adolescent·e·s issues d'expériences d'entretiens individuels et d'interventions scolaires.[-]

Le temps en postnatal est un moment de bouleversement et peut être concomitant à une révélation de capacités, de vulnérabilités et parfois de complications chez les personnes concerné·es.
Devenir parent en France signifie la plupart du temps passer par la case « service de maternité ». Service aujourd'hui régi par une politique de réduction de moyens avec, en parallèle, une exigence d'accompagnement centré sur les besoins des usager·ères. La pertinence de cet accompagnement individualisé est documentée et sollicitée de tous bords.
Les conseiller·ères conjugal·es et familial·es proposent une approche centrée sur la personne dans le champ de la vie affective, relationnelle et sexuelle. Iels ont les compétences requises pour participer à cet accompagnement dans une articulation pluridisciplinaire.
Un temps d'écoute en post-partum lors du séjour devrait être proposé en systématique avec un·e conseiller·ère conjugal·e et familial·e. La mise en place de ce temps d'écoute devrait être un projet de service, comporte plusieurs leviers, des freins et des éléments facilitants qui varient selon les structures.
Différents domaines sont touchés par l'entretien en post-partum, notamment la parentalité, l'éducation, la relation de couple, les relations intrafamiliales, la sexualité et la contraception.
Pourront donc être abordés et accompagnés si besoin les difficultés parentales, le deuil périnatal, les violences de toutes sortes notamment conjugales, les violences médicales, les violences éducatives ordinaires, les addictions, les discriminations, les stéréotypes de genre … la liste n'est pas exhaustive.
La·e conseiller·ère conjugal·e et familial·e a toute sa place en maternité, que ce soit pour la réalisation de ce temps d'écoute ou d'autres missions auprès des usager·ères et/ou professionnel·les.[-]

Écrit de fin de formation portant sur le rôle que tient le.a conseillèr.e conjugal.e et familial.e dans l'accompagnement et la prévention des violences gynéco-obstétriques. Les propos tiennent en une analyse des causes de la violence gynéco-obstétrique, les conséquences sur les victimes et les moyens d'y faire face. On y trouve des expériences de stage mais également de nombreux témoignages sur ce qu'est la violence gynéco-obstétrique. L'écrit vise à comprendre comment la formation en conseil conjugal et familial nous donne des clés précieuses pour accompagner ce sujet.[-]

La violence a de tout temps exercé une fascination particulière chez l'être humain et a de tout temps nourri son imaginaire. Toutefois, il faut bien admettre que la représentation des femmes violentes dérange. Les représentations de la violence de couple, c'est ce que les hommes font subir aux femmes, de tous âges et de toutes conditions. Même si nous reconnaissons que les femmes peuvent maltraiter leurs enfants, nous sommes incapables d'aller plus loin et d'imaginer qu'elles puissent violenter un homme. Pourtant, lorsque nous acceptons de voir la réalité, sans à priori ; l'actualité la démontre ainsi que les chiffres en matière de délinquance, de maltraitance, de crimes ou de témoignages de femmes auteures. Comment ces femmes sont-elles perçues par les professionnel-le-s de terrain ? Quel accompagnement leur est-il offert ?[-]

Mémoire du certificat d'aptitude aux fonctions d'encadrement et de responsable d'unité d'intervention sociale.
Un arsenal législatif a été institué pour renforcer la répression et la prévention des violences commisses au sein du couple et améliorer la protection des victimes. Dans le même temps, une prise en compte de la réalité et de la complexité de ces violones a amené les pouvoirs publics à s'intéresser au suivi social et psychologique des auteurs. Pour prévenir la récidive des violences, le stage de responsabilisation, mesure pénale alternative aux poursuites, a été instauré en aout 2014. L'association socio-judiciaire qui m'a accueillie et m'a positionnée comme cadre du service pénal a mis en place le stage de responsabilisation depuis 2015. Ce mémoire décrit les investigations et le diagnostic partagé avec l'équipe sur l'analyse de la mise en œuvre de la mesure et ses conséquences pour l'accueil et le socio-judiciaire des participants. De nombreuses difficultés ont été discutées, telles que l'absence de communication, de sollicitation de l'équipe pour contribuer à cette mesure, la méconnaissance de partenaires pour l'orientation des personnes accompagnées.[-]

Une première partie apporte une réflexion sur ma pratique d'accueillante sur l'accompagnement des femmes victimes de viols et d'agressions sexuelles. Il est mis en avant comment le Planning Familial s'engage dans la lutte contre les violences sexuelles et comment la spécificité des accueils au sein du Planning Familial de Nantes permet de faire émerger la parole autour de la thématique des viols et agressions sexuelles. Deux problématiques indissociables émergent de ce constat: l'une sur la pratique du-de la CCF portant sur le manque de cadre d'intervention concernant les accompagnements de femmes victimes de violences sexuelles au sein du Planning Familial 44 et l'autre sur le positionnement associatif autour de cette thématique. Les hypothèses qui en résultent mettent l'accent sur la formalisation de guide de conduite lors du premier entretien lorsque des violences sont évoquées et lorsqu'une situation de danger est évaluée notamment pour des mineur.e.s. Il est également proposé de réfléchir à un positionnement associatif sur cette thématique et de mieux communiquer auprès des partenaires locaux sur nos missions. Une deuxième partie s'arrête sur l'ampleur du phénomène des femmes victimes de viols et d'agressions sexuelles en France. Un accent sera mis sur le fait qu'il est difficile de briser cette loi du silence qui perdure autour des violences vécues et les impacts qui résultent. Enfin, une troisième partie expose deux outils pour analyser les problématiques et hypothèses posées. Une analyse des entretiens de femmes ayant nommé un viol ou une agression sexuelle en 2016 au Planning Familial de Nantes et un récit d'accueil permettent de mettre en avant qui fonctionne au sein de nos accompagnements et ce qui serait à améliorer. Ces analyse permettent de proposer des pistes de réflexions pour améliorer le cadre d'intervention de la CCF, de l'équipe pluridisciplinaire et de réfléchir au projet associatif sur cette thématique.[-]

I. Introduction et définition
II. L'évolution de la législation du 16e siècle à nos jours
III. Comparaison du nombre d'enfants abandonnés et l'IVG mis en parallèle avec l'arrivée de la contraception
IV. Accoucher dans le secret : le déroulement de l'abandon
V. Importance du suivi de grossesse
VI. L'accouchement dans le secret : une souffrance partagée
VII. Analyse du fonctionnement du Centre Hospitalier d'Armentières face à l'accouchement dans le secret
VIII. Conclusion : comment une conseillère conjugale et familiale peut accompagner dans la décision d'un accouchement dans le secret[-]

Tout commence avec un film "Si j'aurais su, je serai né-e en Suède" de Marion Cuerq. Cet engagement politique et social de tout un pays qui protège les enfants et qui est solidaire des parents, cela m'a fait rêver. Et puis, il y a mon histoire professionnelle, basée sur une écoute de la personne dans une "approche globale", sur un soutien précoce de la fonction parentale et sur une ouverture pluriprofessionnelle qui m'amène à travailler pendant 22 ans dans une "Maison ouverte". E t encore la formation CCF me donne des lunettes pour voir les aspects politiques et sociaux de main engagement professionnel. Dès lors une question se pose : qu'est-ce que la CCF peut apporter dans un LAEP ?[-]