- n° 235 - p. 2-9
Certains textes sont comme les poèmes que l'on relit, soli taire: ils vous chuchotent ces questions si difficilement formulées et à reformuler. Alors que dire de la question de la "douleur", pour une sage femme ? Lorsque la discussion s'engage, vous êtes vite sur le banc des accusé(e)s, si la douleur n'est pas "encadrée", "Indolorisée" (voir à trucs, "méthodes", "techniques"). Et la sentence est bien entendue de tous... Mais revenons... à cette ques tlon douloureuse de la dou leur... C'est ce qu'a réalisé Bénédicte de Thysebaert, sage-femme belge, dans son mémolre "Accompagner la douleur pour dépasser la souffrance" écrit en 1991, et dont nous publierons de très larges extraits. Chaque chapitre invite à la réflexion, et les résumer aurait déformé la pensée de l'auteur. Onze années de pratique, "Je vis sage-femme"... et "C'est une vie belle mais difficile", des témoignages de collègues, de mères, de pères, de philosophes et d'écrivains: elle interroge "cette douleur" irréductible à l'homme, qui lui dénie sa toute puissance. C'est une réflexion profonde sur la douleur et la souffrance: de la douleur comme une épreuve structurante propre à chacun(e); de la souffrance comme une épreuve de la solitude, un défaut "d'amour", d'amitié (BdT), un non accompagnement. Et il n'y a pas de réponse unique à la douleur. Mais écouter et reconnaître celle-ci, et la peur, dans le respect de cette personne-là, ici et malntenant. Dans sa conclusion, elle écrit: "L'obstétrique actuelle tend de plus en plus à nier ce qui dérange et à organiser autour de l'accouchement tout un rituel d'aseptisation". Et pourtant "la vie est une maladie mortelle" (Woody Allen), et l'épreuve de vivre, toujours là. Bénédlcte de Thysebaert nous propose une réflexion qui va au delà de la douleur de l'accouchement, mais qui y revient constamment, puiqu'il faut naître un jour. Quel message veut-elle transmettre aux sages-femmes ? "Ne touehe~ pa~ à ~a douleur, elle s'en occupe" mais "elle compte bien sur VOUS pour l'accompagner dans son cheminement personnel,... dans sa naissance de maternité". Et elle nous dit que nous sommes, nous sages-femmes, garantes de cette humanité-là qui résiste, qui nous transcende à condition de l'entendre et de la respecter. C'est un mémoire à relire, parcequ'il interroge ce que nous sommes. Christine Isola
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Certains textes sont comme les poèmes que l'on relit, soli taire: ils vous chuchotent ces questions si difficilement formulées et à reformuler. Alors que dire de la question de la "douleur", pour une sage femme ? Lorsque la discussion s'engage, vous êtes vite sur le banc des accusé(e)s, si la douleur n'est pas "encadrée", "Indolorisée" (voir à trucs, "méthodes", "techniques"). Et la sentence est bien entendue de tous... Mais revenons... à ...
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