- n° 322 - p. 19-23
Le foetus ou nouveau-né à la limite de la viabilité (22-26 semaines de gestation) doit être pris en charge par une équipe périnatale multidisciplinaire expérimentée. Deux facteurs influenceront tout particulièrement la prise en charge de chaque cas individuel : la précision limitée de la détermination de l'âge gestationnel et la variabilité biologique.
Les décisions à prendre sont complexes et lourdes en conséquences pour le long terme. Elles doivent être élaborées au cours d'un dialogue continu entre médecins, soignants et parents afin de prendre les mesures les plus adéquates dans le meilleur intérêt de l'enfant.
La connaissance des statistiques actuelles de mortalité et de morbidité selon l'âge de gestation et l'adoption des principes de base éthiques reconnus doivent constituer les fondements pour une prise en charge responsable et adéquate. La communication entre toutes les personnes amenées à prendre des décisions joue un rôle central.
Sur la base des données actuellement disponibles sur a mortalité et la morbidité à long terme, la prise en charge des prématurés d'un âge de gestation < 24 semaines devra en règle générale se limiter à des mesures palliatives.
Lors de prématurité 24 semaines de gestation, la décision quant à la pertinence d'une prise en charge intensive incombe à une équipe de néonatologie expérimentée. L'option pour des soins intensifs "d'attente" permet souvent une évaluation plus détaillée de l'état du prématuré, avec un certain recul afin de mieux pouvoir argumenter en faveur d'une poursuite ou de l'arrêt des mesures intensives.
Les mesures entreprises devront être continuées aussi longtemps que les évaluations rapprochées permettent un espoir justifié de survie du prématuré avec une qualité de vie acceptable et que les soins nécessaires prodigués sont raisonnables.
Si par contre l'équipe soignante et les parents doivent reconnaître que les soins prodigués engendrent des souffrances au delà de l'acceptable, par rapport au résultat attendu, les mesures intensives perdent alors leur sens, et d'autres aspects de la prise en charge (par exemple l'utilisation d'opiacés pour soulager douleurs et souffrances) deviennent prioritaires. Si l'on renonce à des mesures intensives, tout devra alors être entrepris pour permettre à l'enfant un décès digne. Un soutien des parents dans l'accompagnement de leur enfant dans la mort est indispensable.
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Le foetus ou nouveau-né à la limite de la viabilité (22-26 semaines de gestation) doit être pris en charge par une équipe périnatale multidisciplinaire expérimentée. Deux facteurs influenceront tout particulièrement la prise en charge de chaque cas individuel : la précision limitée de la détermination de l'âge gestationnel et la variabilité biologique.
Les décisions à prendre sont complexes et lourdes en conséquences pour le long terme. Elles ...
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