La revue ''Sexualités Humaines'' ne peut rester sourde aux récentes ''affaires'' qui atteignent gravement des femmes mises en situation de soumission sexuelle et d'emprise à partir d'une méthode,l'hypnose clinique et thérapeutique, et plus largement les états de conscience modifiée, approches et processus qui, par ailleurs, ont fait leurs preuves d'efficacité et d'humanisation du soin dans de nombreux domaines médicaux, paramédicaux, psychothérapiques et en sexologie. Ces processus sont cousins de ceux en action dans les approches venues d'Orient (méditation, yoga, tantra...) et que nous abordons dans ce dossier. La question de l'éthique et de la déontologie dans nos prises en charge en sexologie est essentielle. Mais l'éthique est sensible aux belles paroles et c'est souvent ceux qui en ont plein la bouche qui la transgressent !
C'est en ce sens aussi que le dossier sur le tantra a été construit par Philippe Brenot, psychiatre, anthropologue et sexologue, avec rigueur intellectuelle et éclairée, parfois audace, mais toujours en tenant compte du respect des Droits humains. Si la philosophie du tantra est complexe, sa pratique l'est plus encore, surtout dans nos sociétés occidentales où très vite celles-ci peuvent être dévoyées. La prudence pour ce dossier était donc de mise, et chaque auteur reste responsable de ses écrits et/ou des méthodes qu'il ou elle emploie.[-]

Cet ouvrage a pour vocation d'éclairer les enjeux critiques de l'usage de la notion d'emprise au sein du couple au regard des violences qui sont susceptibles d'y être commises. L'emprise amoureuse qu'exprime le romantisme ou les traités de séduction, l'emprise joyeuse ou les liens d'attachements réciproques ne sont malheureusement pas son objet. C'est de l'emprise sociale et interpersonnelle dont il s'agit. De celle qui empêche d'être soi, détruit l'estime de soi et aliènent jusqu'à la perte de soi. Une grammaire qui se conçoit dans une anthropologie des violences physiques et psychologiques dont les femmes sont les premières victimes.
Longtemps considérées comme étant du ressort de la sphère privée et de l'ordre de l'intime, les violences au sein du couple sont actuellement l'objet d'une prise de conscience collective et sont devenues tout à la fois des questions d'ordre public, de justice et d'éducation. [-]

L'emprise que les femmes subissent au sein de leur vie de couple engendre des conséquences psychologiques. Or on ne peut pas les voir à l'œil nu. Des violences physiques peuvent laisser des traces visibles, à savoir du sang ou un hématome par exemple. Toutefois les violences psychologiques sont invisibles et donc difficiles à déceler. On sera alors devant une totale incompréhension devant le comportement des victimes d'emprise. Je vais alors essayer d'expliquer le mécanisme de l'emprise et ses effets sur la victime. Par la suite, en tant que future conseillère conjugale et familiale, mon objectif est de pouvoir accompagner au mieux une victime de violences conjugales en m'adaptant à son rythme et lui faciliter l'accès aux démarches qu'elle souhaite entreprendre.[-]

Sandrine ne s'aime pas. Elle trouve son corps trop gros, son visage trop fade. Timide, mal à l'aise, elle bafouille quand on hausse la voix, reste muette durant les déjeuners entre collègues. Mais plus rien de cela ne compte le jour où elle rencontre son homme, et qu'il lui fait une place. Une place dans sa maison, auprès de son fils, sa maison où il manque une femme. La première. Elle a disparu, elle est présumée morte, et Sandrine, discrète, aimante, reconnaissante, se glisse dans cette absence, fait de son mieux pour redonner le sourire au mari endeuillé et au petit Mathias. Mais ce n'est pas son fils, ce n'est pas son homme, la première femme était là avant, la première femme était là d'abord. Et le jour où elle réapparaît, vivante, le monde de Sandrine s'écroule. La deuxième femme est dans la sélection du Prix Landerneau 2020[-]