En septembre 2015, l'association départementale (AD) de Paris s'engage dans un projet commun : permettre aux femmes qui le demandent d'avorter par médicament à leur premier accueil. L'équipe commence alors à instiller des propositions d'ivg directe lors de ses accueils collectifs pour les femmes qui viennent faire une échographie de datation.
S'en est suivi toute une aventure qui a conduit à une permanence construite autour de l'ivg directe et l'accueil collectif. Je propose de présenter cette histoire à partir de mes observations et de ma participation. La mise en place de cette permanence s'est étendue pendant une période de plus de deux ans durant laquelle j'étais bénévole. J'ai pu participer au projet, m'impliquer à mon niveau et à mon rythme, avec une équipe en recherche qui a testé, discuté, organisé, tenté et réorganisé ses accueils et sa proposition. J'ai complété cette expérience avec des entretiens formels avec quatre animatrices et une médecin. Il y a un angle mort important à cette étude : elle s'appuie principalement sur mon immersion dans ce projet et la parole directe des femmes venant au Planning est peu présente. Il manque leur « verbatim » qui aurait pu être fait par questionnaires. Leurs paroles et impressions n'apparaissent qu'au prisme de mon écoute, de mes notes et impressions.[-]